Insuffisance cardiaque
Dernière mise à jour : 6 février 2019L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du cœur de remplir son rôle de pompe afin d’assurer la circulation sanguine et donc un débit sanguin suffisant dans tous les organes.
Quelques notions d’anatomie…
Pour comprendre, le cœur a quatre cavités : oreillettes gauche et droite et ventricules gauche et droit.
Le ventricule gauche est le principal moteur de la pompe, car c’est lui qui éjecte le sang bien oxygéné dans l’aorte et les principaux organes (cerveau, rein, foie, muscles…). Ce ventricule est bien « musclé », car il éjecte contre un système à haute pression.
Le ventricule droit éjecte le sang désoxygéné vers les poumons afin qu’il se recharge en oxygène. C’est un système à basse pression.
Les oreillettes gauche et droite sont comme les réservoirs de ces ventricules.
La phase de contraction du cœur avec éjection du sang s’appelle la systole, la phase de relaxation du cœur où il se remplit de sang à nouveau s’appelle la diastole.
Normalement le ventricule gauche éjecte 50 à 70 % de son volume à chaque contraction (c’est la fraction d’éjection du ventricule gauche, un paramètre essentiel mesuré en échographie cardiaque).
Deux types d’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque peut provenir d’une baisse de la contractilité du muscle cardiaque, nommée « insuffisance cardiaque systolique », avec par exemple une fraction d’éjection abaissée à 25 %.
L’insuffisance cardiaque peut aussi venir d’un trouble de relaxation du muscle cardiaque, trop rigide, avec difficulté à se remplir, c’est une « insuffisance cardiaque diastolique ».
Quelles sont les causes ?
Plusieurs causes existent pour l’insuffisance cardiaque : le muscle peut être abimé par un défaut chronique d’apport en oxygène par les artères coronaires (ischémie), par la toxicité de l’alcool, par des carences, par une séquelle d’infection (myocardite), par des troubles du rythme trop nombreux, ou parce qu’il lutte contre un obstacle : valve rétrécie, hypertension artérielle… Certaines atteintes du muscle cardiaque sont d’origine génétique. Parfois aucune cause n’est retrouvée.
Quels sont les symptômes d’insuffisance cardiaque ?
Les symptômes de l’insuffisance cardiaque sont en lien avec la baisse de débit sanguin. Les plus fréquents sont la fatigue, le gonflement des chevilles (œdèmes), du ventre (ascite) et surtout l’essoufflement en cas d’accumulation d’eau dans les poumons : c’est l’œdème pulmonaire.
Ces symptômes peuvent être soit progressifs et chroniques soit rapides, voire brutaux, donc mal tolérés !
Quel bilan ?
Lorsque le diagnostic d’insuffisance cardiaque est posé, il est nécessaire de faire un bilan afin d’en évaluer la gravité, les conséquences sur les autres organes (rein, foie) et surtout afin de trouver la cause. Le cardiologue réalise ou fait réaliser une échographie cardiaque, un HolterECG, une prise de sang, et si besoin une IRM cardiaque, un scanner, une coronarographie et tous les examens nécessaires à chaque patient.
Quels sont les traitements de l’insuffisance cardiaque ?
Le traitement de l’insuffisance cardiaque repose sur trois axes : le soulagement des symptômes, le traitement de la cause si elle est identifiée et la prévention des complications.
En effet, si l’atteinte n’est pas trop ancienne ou sévère, le muscle peut récupérer à condition de corriger le problème causal : rétablir la circulation sanguine coronaire, arrêter l’alcool, réparer la valve, corriger l’hypertension artérielle…
Pour soulager les symptômes, les diurétiques sont une grande aide pour diminuer l’essoufflement en lien avec l’œdème pulmonaire, et les œdèmes des chevilles.
D’autres médicaments sont prescrits afin d’éviter les troubles du rythme et le mauvais remodelage du muscle. Il est parfois indiqué de poser un pacemaker ou un défibrillateur implantable afin d’éviter les morts subites.
Évidemment la réadaptation cardiaque est utile à tout point de vue : diminution de la morbi-mortalité, amélioration de la qualité de vie (l’exercice physique améliore les capacités du cœur et des autres muscles, diminue l’essoufflement), meilleure compréhension de la maladie et des traitements !